Saint-Hyacinthe : une grande vision pour le mieux vieillir

Portrait de la ville de Saint-Hyacinthe
Entrevue avec André Beauregard, Maire de Saint-Hyacinthe et Jean-Claude Ladouceur, directeur général, Habitations Maska


André Beauregard, maire de Saint-Hyacinthe et Jean-Claude Ladouceur, directeur général d’Habitations Maska sont unanimes : « C’est vraiment un projet qui nous est tombé du ciel 

Depuis plusieurs années, la ville de Saint-Hyacinthe travaille de pair avec son partenaire Habitations Maska pour développer plus de logements abordables pour différentes clientèles, dont, pour les personnes aînées. Habitations Maska est un OBNL qui a comme rôle d’acquérir des terrains, de construire et de gérer des bâtisses de logements abordables et deviendra prochainement le propriétaire de la future résidence de Mission Unitaînés (MU).

La ville avait récemment cédé un grand terrain à Habitations Maska pour un de ses projets de logements abordables. Quand l’opportunité de Mission Unitaînés est arrivée sur un plateau d’argent, ils ont réajusté le projet en divisant le lot en deux : d'un côté pour développer la résidence MU et de l’autre, poursuivre le projet "Place Dessaulles pour 62 logements abordables.

« C’est arrivé au bon moment, avec de bonnes entreprises expertes et un projet bien ficelé. On avait le terrain et l’expertise [Habitations Maska], tous les astres étaient alignés pour que ça fonctionne. Vraiment, nous sommes emballés d’avoir été choisis !», raconte avec beaucoup de fierté le maire, M. Beauregard.

Selon M. Ladouceur, en plus d’augmenter le parc immobilier de 100 logements abordables à Saint-Hyacinthe, ce projet vient permettre aux personnes aînées de vivre dignement « Ça permet de développer une communauté et une qualité de vie pour les gens avec de beaux logements qu’on va entretenir. On va tenir compte de leur capacité de payer. »

La ville de Saint-Hyacinthe et Habitations Maska ont des projets ambitieux alignés à une vision commune du mieux vieillir que le projet MU vient propulser. « On souhaite qu'Habitations Maska détienne un parc de 1 000 logements abordables dans quelques années qu’elle pourra conserver, rénover et entretenir de manière abordable et de qualité. », affirme le maire.

À plus court terme, Habitations Maska vise à ajouter 264 logements abordables d’ici deux ans à Saint-Hyacinthe, dont la moitié sera pour des logements pour personnes aînées. Le projet MU permet donc de concrétiser cette vision avec l’ajout de 100 logements abordables pour cette clientèle.

 

RENDRE LES LOGEMENTS ABORDABLES, ABORDABLES.

Comme beaucoup de villes au Québec, Saint-Hyacinthe est elle aussi confrontée à la pénurie de logements. Bien que le taux d’occupation semble augmenter, le problème réside dans le fait que les nouvelles constructions ne comptent généralement pas de logements abordables.

Pour Saint-Hyacinthe, le taux d’inoccupation est passé de 0,4 % pendant la pandémie à un taux de 2 %. « Ça peut paraître encourageant, mais on fait toujours face à une pénurie de logements abordables. », confirme le maire.

Le principal enjeu pour la ville en termes de logements abordables est le financement.

« Ce qui a été d’une grande aide avec le projet Mission Unitaînés (MU), c’est que le montage financier était déjà tout organisé, avec une aide des gouvernements provincial et fédéral, un budget défini pour les villes et une contribution de MU. Le projet était aussi vraiment intéressant pour la ville avec un investissement entre 30 -35 000 $ par logement. Pour d’autres projets de logements abordables, ça peut représenter 10 fois ce montant, selon le programme », explique M. Beauregard.

La condition des logements disponibles pour les personnes à faible revenus est aussi un enjeu crève-cœur. « Beaucoup de gens n’ont pas les moyens d’aller dans une RPA. Ils se retrouvent dans de petites résidences privées avec peu de services et on s’inquiétait de cette situation. Je suis allé voir des logements où vivent des personnes aînées et ce n’est pas croyable de vivre dans des chambres et des endroits aussi effrayants. Ce n’est pas une qualité de vie. », confirme le directeur général d’Habitations Maska.

 

UN BESOIN QUI RÉSONNE SURTOUT CHEZ LES FEMMES SEULES

Dès l’annonce du projet, le téléphone a commencé à sonner à la mairie et chez Habitations Maska, et même sur le téléphone personnel du maire, comme quoi ces logements étaient plus qu’attendus.

Faits probants, avant l’annonce, on comptait 117 demandes sur la liste d’attente du Programme de Supplément au loyer pour logements abordables pour le public de 65 ans et plus. Suite à l’annonce, les demandes se sont élevées à 174. Au moment d’écrire ses lignes, 95 des 100 logements MU étaient déjà confirmés.

En dressant le portrait des futur.es locataires, une grande tendance se dessine : le criant besoin de logements abordables pour les femmes aînées vivant seules. Elles constitueront ainsi 68 % de la clientèle de la résidence MU. Suivi des hommes par 26 % et seulement 6 % de couples. L’âge moyen est de 73 ans et le revenu moyen est de 22 000 $ annuellement.

« C’est un geste incroyable que fait M. Maurice de redonner à la communauté. Il répond à un besoin pour les femmes seules, avec peu de revenus. Leur sécurité financière, physique et psychologique est assurée. On a reçu beaucoup de témoignages de gens. On voit du soleil dans leurs yeux. On sent une éclaircie. », affirme M. Ladouceur. 

 

UN EMPLACEMENT AU CŒUR DE LA VILLE

La bâtisse MU se trouve sur un emplacement central dans la ville de Saint-Hyacinthe, près de tous les services. Juste en face de la résidence, il y a un arrêt pour le transport en commun. De plus, le bâtiment se trouve aux bordures de deux grands boulevards et près d’une épicerie, de nombreux restaurants, d’une pharmacie, du centre communautaire et même, d’une piscine extérieure.

Côté technique, le terrain choisi était presque prêt à la pelletée de terre. « Il n’y avait presque rien à faire, que de toutes petites modifications. On a seulement dû fermer le fond d’une rue pour avoir plus d’espace et déplacer les égouts sanitaires. C’était très simple ! Le terrain a dû être pieuté puisque la terre était très argileuse. Mais on a eu droit aux bons experts par MU et nous avons pu rapidement apporter les modifications nécessaires », raconte M. Beauregard.  

 

DÉVELOPPER L’ESPRIT DE COMMUNAUTÉ

M. Ladouceur partage sa vision et son expertise concernant le milieu de vie qu’il souhaite développer au sein de la résidence MU. Son équipe sera responsable d’animer et de supporter la communauté. Une intervenante sera sur place à temps plein afin d’organiser des activités et de mettre en place un comité pour impliquer les gens et d’offrir des ateliers qui les intéressent, du bingo à une activité sportive.

« Avec notre expérience, on s’aperçoit que les gens restent souvent chez eux et ne participent pas aux activités. Notre intervenante va aller cogner aux portes, voir si tout va bien. Il y a beaucoup de gens seuls qui se renferment. Le simple fait d’aller chez eux leur parler - s’ils sont d’accord - ça permet de briser l’isolement ! On veut provoquer quelque chose. S’assurer de faire le lien avec eux, avec leur famille, faire le contact avec les services de premières lignes, des rendez-vous médicaux à prendre, etc. », raconte M. Ladouceur.

 

DES DÉFIS QUI SE TRANSFORMENT EN FORCE

Le plus grand défi pour la ville dans le projet MU a été d’agir rapidement. Tout s’est joué en deux mois : de la rencontre avec l’équipe MU à l’acceptation du projet par l’OBNL. « Tout de suite après la rencontre avec M. Maurice, on a mis les équipes à l’œuvre, on a choisi le terrain, on l’a préparé, avec l’équipe de direction, les urbanistes, l’équipe de génie, etc., pour s’assurer que notre ville soit retenue. Ce fut deux mois intenses, mais depuis que c’est parti, ça roule tout seul ! », explique le sourire dans la voix M. Beauregard.

 

Le projet de Saint-Hyacinthe a ainsi été le premier des dix chantiers à démarrer. « Ça été notre force de réagir rapidement, participer aux rencontres, répondre aux attentes de MU. On voulait vraiment être retenu et on a tout fait pour arriver. L’équipe de Habitations Maska a aussi travaillé très fort avec nous sur le projet. », conclu-t-il.

L’expertise d’Habitations Maska

Du côté d’Habitations Maska, bien qu’elle soit un jeune organisme, l’expertise de ses deux fondateurs et gestionnaires est épatante, en plus de s’appuyer sur un Conseil d’administration à la longue feuille de route. M. Ladouceur a quant à lui travaillé pendant 15 ans à l’Office d’habitation des Maskoutains (OHMA) et connaît très bien les enjeux et les rouages de logements abordables à travers la province.

Il est ainsi bien impliqué dans le comité des exploitants de Mission Unitaînés où il peut partager de bonnes pratiques avec l’ensemble des gestionnaires des bâtiments MU pour arrimer les opérations pour assurer une qualité des bâtiments à court et long termes. Chaque exploitant a le même grand objectif en tête : mettre leur expertise au service de la qualité de vie des locataires et développer des communautés où il fait bon vieillir.

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